Crossfit et dopage : les athlètes sont-ils testés aux Games ?

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Leur force provient-elle d’anabolisants ?

Quand on voit les performances de certains athlètes aux Crossfit Games, il est normal de se demander si cette puissance et cette masse musculaire sont le fruit d’un entrainement maitrisé ou si elles proviennent surtout de substances dopantes !

Les crossfiteurs passent-ils des tests antidopage ? Si oui, comment sont-ils effectués ? Et peut-on leur faire confiance ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur la lutte contre le dopage dans les Crossfit Games !

Crossfit Games et produits dopants : quelles sont les règles ?

Dans l’univers des compétitions sportives, les Crossfit Games sont très jeunes ! Bien qu’ils se déroulent tous les étés, ils ne sont pas apparus qu’en 2007 et il est donc normal qu’ils aient mis un peu de temps à se structurer. Le premier Crossfit Games, c’était quand même juste un rassemblement à la cool, dans le ranch des parents de Dave Castro en Californie, sans prise de tête, surtout pour passer du bon temps et sans réellement déterminer qui était le meilleur ! Lors de ces premier Games (et ceux des années suivantes d’ailleurs), autant dire qu’aucun contrôle antidopage n’était effectué. Et c’est assez logique puisque les enjeux n’étaient pas ceux qu’on connait aujourd’hui : les sponsors n’étaient pas encore présents et les gains n’étaient pas aussi importants. Si un athlète ayant pris des stéroïdes anabolisants participait, ce n’était pas si condamnable puisque la compétition n’était pas encore ce qui importait le plus !

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Mais depuis ces tous premiers Games, l’organisation a considérablement évoluée. De vrais sponsors comme Reebok sont maintenant affiliés et certains athlètes s’entrainent tout au long de l’année pour cette compétition. Ils suivent un programme d’entrainement et un régime alimentaire précis afin d’être au top de leur capacité durant l’été. Avec les récompenses mises en jeu et la « célébrité » dans le milieu qui en découlent, il a donc fallu faire progresser les règles et mettre tous les athlètes au même niveau. Et c’est pourquoi les Crossfit Games ont désormais adopté une politique stricte concernant les produits dopants et ils ont tout simplement banni leur utilisation. Les athlètes participant aux Games ne doivent pas avoir eu recours à ces produits s’ils veulent prendre part à la compétition.

Les Crossfit Games s’alignent d’ailleurs sur le Code élaborée par l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) et ils bannissent toutes les substances suivantes :

  • Stimulants
  • Agents anabolisants
  • Bêta-bloquants
  • Diurétiques et autres agents masquants
  • Hormones peptidiques
  • Anti-œstrogènes
  • Drogues classiques

Comment sont effectués les tests aux Games ?

En ce qui concerne les contrôles antidopage, les Crossfit Games respectent exactement les mêmes normes que n’importe quelle autre agence de tests. Pour s’assurer d’être une compétition libre de tous produits dopants, tous les participants peuvent être testés, qu’ils soient inconnus ou qu’ils fassent partie des meilleurs athlètes. D’ailleurs, dans le règlement, les Games précisent que tous les inscrits peuvent être soumis à un test de dépistage de substances dopantes et de drogues et ce à n’importe quel moment de l’année. Les athlètes ne sont évidemment pas prévenus à l’avance de ces tests, ces derniers peuvent tout à fait être effectués en dehors des périodes de compétition et ils ne nécessitent pas non plus de justification de la part de l’organisation. Et comme pour tous les autres sports, si un athlète Crossfit refuse de se soumettre à ce test, les Games appliquent alors les mêmes sanctions que s’il avait été testé positif : sa participation à la compétition est annulée !

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Si ça signifie que même les athlètes ne participant qu’aux Open peuvent être testés, dans les faits, les contrôles antidopage effectués pour les Games ne sont pas aussi minutieux que pour les compétitions sportives plus importantes. Après tout, bien que populaire, le Crossfit n’a pas encore atteint le même niveau que le football ! En revanche, les tests effectués respectent clairement les directives internationales. Tous les échantillons d’urine et de sang récoltés sont notamment envoyés pour analyse à des laboratoires indépendants et approuvés par l’AMA : les résultats sont donc certifiés et ils ne peuvent pas être remis en cause. Mais comme on va le voir juste après, CrossFit, Inc., la compagnie qui organise les Crossfit Games, possède cependant le contrôle total de la diffusion de ces résultats et la société peut donc choisir ou non de les divulguer, ce qui peut engendrer des problèmes de confiance.

Durant les éditions précédentes des Crossfit Games, voici comment se sont déroulés la plupart des tests :

  • Contrôle pendant une compétition : Ces contrôles interviennent durant les compétitions régionales et pendant les Games. Tous les crossfiteurs inscrits peuvent être sélectionnés de façon aléatoire afin d’effectuer un test. Le caractère aléatoire de cette sélection n’est cependant pas très clair : il est possible qu’un ordinateur intervienne pour choisir au hasard un nombre prédéterminé d’athlètes, mais il est également possible que CrossFit, Inc., l’organisateur officiel, établisse lui-même une liste de sportifs à tester.

  • Contrôle hors-compétition : Ces contrôles se déroulent à n’importe quel moment de l’année, 365 jours par an. Ils concernent tous les crossfiteurs qui ont signé le formulaire de consentement au test de dépistage de drogue lors de leur inscription aux Games. Comme pour les contrôles durant une compétition, la façon dont sont sélectionnés les athlètes devant se soumettre à ces tests n’est pas clairement précisée.

Faut-il mettre en doute les contrôles antidopage des Games ?

Un point sur les rumeurs

Depuis la montée en popularité du Crossfit, le sujet du dopage n’a fait que se renforcer. Après tout, il est normal de se poser la question puisque l’un des principaux objectifs de ce sport est de devenir toujours plus fort… et les stéroïdes anabolisants sont justement conçus pour augmenter la masse musculaire et la force physique ! Que ce soit sur les forums ou même sur les commentaires de photos Instagram de crossfiteur, tout le monde ou presque est prêt à accuser un athlète de recourir à des produits dopants s’il est jugé un peu trop performant. Rich Froning et Mat Fraser, tous les deux quadruples champions au Games, ne sont par exemple pas épargnés par les rumeurs !

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Il faut dire aussi que peu de crossfiteurs connus évoquent clairement les contrôles antidopage qu’ils ont subi et desquels ils sont sortis négatifs afin de prouver qu’ils respectent les règles de ce sport. Et du côté de CrossFit, Inc., aucun effort n’est fait non plus pour renforcer leur programme de tests antidopage et ainsi apaiser les critiques qui accusent la société de ne pas effectuer assez de contrôles. Et ce genre de comportement a évidemment tendance à entretenir les doutes quant à la présence de produits dopants dans le Crossfit. Pourtant, il suffit de chercher un peu pour trouver toute une liste de crossfiteurs qui ont déjà été testés positifs pour des substances interdites, ce qui aurait tendance à prouver que des tests sont bel et bien effectués et que le Crossfit cherche vraiment à bannir le dopage de ses compétitions.

Comme pour de nombreux sports, il ne faut donc pas trop écouter les rumeurs. Comme partout ailleurs, il est évident que les substances dopantes circulent (après tout, le besoin de se surpasser et d’être le meilleur est parfois très fort…) mais il serait absurde d’accuser le Crossfit de n’être constitué que d’athlètes dopés. En compétition comme en entrainement, de nombreux crossfiteurs cherchent avant tout à se prouver à eux-mêmes et montrer aux autres que tous leurs efforts pour développer leur force musculaire et améliorer leur forme physique ont été payants !

La mainmise de CrossFit Inc. sur les Games

Par contre, il reste un gros problème qui pèse sur la confiance qu’on peut avoir en les résultats des contrôles antidopage aux Crossfit Games : la mainmise de CrossFit, Inc. ! Comme on l’a évoqué auparavant, il est précisé dans le règlement que : « CrossFit, Inc., à sa seule discrétion, annoncera publiquement toute violation de la politique des Crossfit Games en matière de dépistage de drogue une fois le processus d’appel terminé et la décision finale prise. ». En clair, ça signifie que la société contrôle totalement les résultats des tests qu’elle fait passer aux athlètes, et qu’elle est la seule à décider si elle rendra publique ces résultats et même quand elle les rendra publiques…

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Dans un sens, on peut comprendre cette stratégie. CrossFit, Inc., c’est une compagnie à part entière, ce n’est pas juste la méthode d’entrainement qu’elle a popularisé. Le fait d’entièrement maitriser la divulgation des résultats des tests antidopage permet de ne pas se retrouver face à un scandale si jamais l’un des champions de la discipline était soudainement testé positif. C’est la réputation du sport qui en prendrait un coup et en tant que société, elle ne peut pas se permettre de nuire à sa propre image et risquer des dommages financiers. La perte d’athlètes et de sponsors entraineraient forcément des revenus en baisse, et ce sont tous les Crossfit Games qui seraient mis en danger. (N’oublions pas que cette compétition est encore jeune et qu’elle n’est pas encore intouchable…)

Mais dans un autre sens, c’est aussi cette volonté affichée de ne pas faire appel à une compagnie indépendante pour gérer intégralement le processus de contrôle antidopage qui renforce l’idée que certains athlètes des Crossfit Games sont dopés (ou protégés par l’organisateur). À l’heure actuelle, rien ne le prouve, mais il est clair que des tests plus minutieux, plus importants et aux résultats plus clairs que ceux effectués ces dernières années ne feraient que participer à donner une encore meilleure image de cette compétition !

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